Énergie et barrages hydroélectriques
La construction de barrages hydroélectriques est faussement perçue comme la seule solution « verte » aux enjeux d’approvisionnement énergétique du Québec.
Les défis de l'hydroélectricité
Bien que l’hydroélectricité soit une énergie renouvelable, elle n’est ni « verte » ni « propre » : les barrages hydroélectriques ont des impacts bien réels sur l’environnement, les communautés locales et ultimement, la société québécoise.
Pour réaliser la transition énergétique du Québec de façon astucieuse, tournons-nous vers les meilleures solutions, avec pour questionnement omniprésent :
Que voulons-nous léguer aux générations futures?
sont inondés par les réservoirs des 62 centrales hydroélectriques d'Hydro-Québec et leurs infrastructures. C’est 40 fois la superficie de l'île de Montréal.
Notre vision
Une société où tous et toutes puissent jouir de façon responsable d’une énergie à moindre impact, sur un territoire où s’écoulent des rivières préservées à l’état naturel.
Plus de barrages hydroélectriques au Québec? Nous pouvons faire mieux pour notre avenir!
Découvrez les dernières 25 grandes rivières sauvages menacées
Quelles sont les grandes rivières sauvages qui possèdent un potentiel hydroélectrique? Devant le refus de l’accès à l’information d’Hydro-Québec, nous avons fait un important travail de recherche pour trouver la réponse. Nous avons identifié les rivières qui ont un débit supérieur à 100m3/seconde, et qui possèdent les caractéristiques pour former des barrages avec réservoir. 25 rivières se retrouvent sur notre liste et elles sont situées dans trois régions: la Côte-Nord, le Nunavik et la Baie-James/Abitibi. Nous vous présentons aussi trois grandes rivières qui possèdent le statut de réserve aquatique projetée car ce sont des modèles inspirants de protection des rivières.
Impacts des barrages hydroélectriques et les solutions
Impacts des barrages hydroélectriques sur l'environnement
Impacts des barrages hydroélectriques sur les communautés
Alternatives aux barrages hydroélectriques
Foire aux questions : barrages hydroélectriques
Comment Hydro-Québec fait pour choisir les rivières à barrages?
Une rivière doit répondre à plusieurs critères pour être harnachée : les débits d’eau, le dénivelé, la contenance du réservoir, les affluents supplémentaires potentiels (déviation de rivières), la qualité du sol limitant l’érosion et pour contenir l’eau, la localisation (plus coûteux).
Les grandes rivières naturelles les mieux adaptées pour d’imposants ouvrages ont déjà été harnachées ou déviées vers un réservoir. Les prochaines rivières risquent d’être éloignées, de demander d’imposants travaux d’aménagement des sites, d’imposer le détournement de rivières et impliquer d’autres coûteuses opérations.
Quelles études sont faites exactement par Hydro-Québec sur la rivière du Petit Mécatina?
Nous avons posé la question à Hydro-Québec sur la nature des études préliminaires sur la rivière du Petit Mécatina. On nous a répondu qu’une étude préliminaire consistait à « évaluer la préfaisabilité technique, économique, environnementale et sociale d’un projet. (…) Sur le terrain, les responsables de l’étude réalisent les activités suivantes :
• Rencontres d’échange et de suivi avec les collectivités locales et les communautés autochtones
• Élaboration d’une stratégie d’accès au territoire visé par les activités au terrain
• Acquisition des données cartographiques, hydrométriques, géologiques et environnementales
• Évaluation des capacités d’accueil du milieu pour mieux planifier l’organisation logistique des activités au terrain ».
Quelle est la capacité de production énergétique d’Hydro-Québec?
Le parc de production d’Hydro-Québec compte 61 centrales hydroélectriques et 24 centrales thermiques, ce qui représente une puissance installée de 37, 2 GW. De plus, ses aménagements hydroélectriques comprennent 28 grands réservoirs d’une capacité de stockage de plus de 176 TWh, auxquels s’ajoutent 681 barrages et 91 ouvrages régulateurs selon les données d’Hydro-Québec.
Pourquoi faut-il produire plus d’énergie d’ici 2050 au Québec?
Il faut augmenter la production d’énergie dans le but de réaliser la transition énergétique, c’est-à-dire pour se départir de nos énergies fossiles. Quelle quantité faut-il produire? Cela dépend de notre volonté à mettre en place des mesures audacieuses en matière d’économie d’énergie.
Le potentiel est énorme : rénovation des habitations mal isolées, réforme du code du bâtiment pour bien isoler les constructions neuves, tarification dynamique, investissements massifs en transport en commun, etc. Si on ne fait que remplacer 5 millions de voitures à essence en voitures électriques, on devra produire beaucoup plus. Et c’est sans compter la volonté du gouvernement provincial d’attirer des industries gourmandes en énergie dans un contexte de pénurie d’emplois, de crise de la biodiversité et de la nécessaire transition énergétique.
L'hydroélectricité, c’est toujours mieux que le charbon!
Ce n’est pas le cas partout dans le monde : certaines centrales hydroélectriques ont une empreinte écologique pire que des centrales au charbon. Heureusement, ce n’est pas le cas au Québec. Si l’hydroélectricité est une énergie préférable à bien d’autres, il n’en reste pas moins que ce n’est pas une énergie propre : c’est une énergie renouvelable, qui a des impacts sur l’environnement.
Par exemple, les grands réservoirs fragmentent le territoire, parfois avec des espèces menacées et émettent des gaz à effet de serre, surtout les premières années de service. Qui plus est, des alternatives aux effets moins dommageables existent, alors pourquoi comparer l’hydroélectricité aux pires énergies plutôt qu’aux meilleures?
Quelles sont les alternatives à la construction de barrage hydroélectrique?
Une panoplie d’alternatives existent. Aucune ne constitue la réponse ultime à nos besoins; c’est leur combinaison qu’il faut considérer. Apprenez-en plus dans notre article sur le sujet.
La construction de nouvelles centrales ne permettrait-elle pas de générer des emplois, ce qui est bon pour notre économie?
La construction de centrales génère beaucoup d’emplois localement, surtout au moment de la construction, et jusque dans une certaine mesure, dans la période d’exploitation, mais ce n’est pas la seule option pour générer de l’emploi dans le secteur de l’énergie. Par exemple, un programme de rénovation domiciliaire risque de créer plus d’emplois à l’échelle nationale.
Puis, si on veut parler de ce qui est bon pour notre économie, parlons d’une énergie au moindre coût unitaire. Par exemple, le coût de production de l’éolien était de 6,10 cents le KWh dans le dernier appel d’offres d’Hydro-Québec, soit moins cher que l’énergie produite par le complexe la Romaine dont les coûts étaient évalués à 8,05 cents le KWh en 2009.
Finalement, nous ferions erreur d’aborder la richesse seulement sous l’angle économique. Une ressource naturelle a aussi une valeur récréotouristique et sociale en plus de rendre des services écosystémiques.
Si le gouvernement veut construire des barrages, c’est que ça doit être la meilleure option pour l’environnement et pour l’économie du Québec.
La construction de centrales hydroélectriques est une grande réussite du 20e siècle sur le plan technique et qui éveille un sentiment de fierté sur lequel mise présentement le gouvernement provincial. Force est d’admettre que ce qui avivait autrefois la fibre nationaliste est aujourd’hui beaucoup moins intéressant : la quasi-totalité des rivières offrant un potentiel hydroélectrique à bon coût est déjà utilisée.
Il faut donc se tourner vers des rivières sur des territoires beaucoup plus éloignés, à plus grand coût. D’autre part, les avancées technologiques permettent de se tourner vers des alternatives à moindre impact comparativement à l’hydroélectricité.
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