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Encore des barrages? On peut faire mieux!

Dites au gouvernement du Québec de renoncer à la construction de nouveaux barrages pour protéger les dernières grandes rivières du Québec

Le contexte

Le gouvernement du Québec présente la construction de nouvelles centrales hydroélectriques comme une condition essentielle à l’électrification du Québec d’ici 2050.

Le gouvernement perçoit encore l’hydroélectricité comme une « énergie propre », malgré les impacts sociaux et environnementaux qu’on lui connaît.

La technologie a évolué depuis l’époque des grands barrages. Des alternatives existent, dont un immense potentiel éolien et d’économie d’énergie.

Le gouvernement provincial compte augmenter sa production énergétique pour attirer le secteur industriel dans une perspective de développement économique, malgré le contexte de crise de la biodiversité et de changements climatiques.

Hydro-Québec évalue le potentiel hydroélectrique de la rivière du Petit Mécatina sur la Côte-Nord.

Roy Dupuis près du Barrage la Romaine - Après la Romaine - crédit Rapide Blanc - Roy Dupuis - Quel est l’impact environnemental des barrages hydroélectriques? -
Crédit photo : Rapide Blanc - Roy Dupuis au Complexe de la Romaine

« Garder la porte ouverte aux barrages, c’est se garder une béquille pour revenir dans nos vieilles habitudes.
»

– Roy Dupuis, Après la Romaine

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Nombre de rivières du Québec dénaturalisées où s’érigent plus de 160 centrales

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Économiser de l’énergie est 3 fois moins chère que de produire de la nouvelle énergie

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De réservoirs du réseau d’Hydro-Québec, soit l’équivalent d’un réservoir de Québec à Montréal (si 120 km de large et 24 m de profondeur)

Et maintenant, on fait quoi?

Joignez-vous à nous pour dire au premier ministre ainsi qu’à ses homologues concernés qu’on peut faire mieux que des barrages hydroélectriques pour réussir la transition énergétique! Demandez-leur de :

S’engager à protéger les dernières grandes rivières du Québec en renonçant à la construction de nouveaux barrages;

Lancer un grand débat public pour mettre en lumière les alternatives à notre portée. Ex. chantier d’isolation d’habitation, production et optimisation d’autres énergies renouvelables, etc.;

Entre-temps, visionner Après la Romaine pour qu’ils et elles saisissent l’impact de la construction de centrales sur le territoire et pour des membres des communautés locales, y compris les communautés autochtones.

Interpellez le gouvernement du Québec

Si vous aussi êtes d’avis qu’on peut faire mieux que de construire des barrages hydroélectriques pour réaliser la transition énergétique, envoyez un message au gouvernement du Québec.

Retrouvez l’intégralité de notre message dans Le Devoir

Il n’est pas trop tard pour exprimer votre mécontentement au gouvernement!

Nous vous encourageons à reprendre le texte de notre lettre ouverte (copier-coller) et l’envoyer aux ministres suivants à partir de votre boîte courriel :

  • Premier ministre du Québec : premierministre@quebec.ca et commentaires-pm@mce.gouv.qc.ca
  • Ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie : ministre@economie.gouv.qc.ca
  • Ministre de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs : ministre@environnement.gouv.qc.ca
  • Ministre des Relations avec les Premières Nations et les Inuits : maa@mce.gouv.qc.ca

Les organismes qui se sont joint à cette initiative

Foire aux questions 

Nous avons posé la question à Hydro-Québec sur la nature des études préliminaires sur la rivière du Petit Mécatina. On nous a répondu qu’une étude préliminaire consistait à « évaluer la préfaisabilité technique, économique, environnementale et sociale d’un projet. (…) Sur le terrain, les responsables de l’étude réalisent les activités suivantes :

• Rencontres d’échange et de suivi avec les collectivités locales et les communautés autochtones
• Élaboration d’une stratégie d’accès au territoire visé par les activités au terrain
• Acquisition des données cartographiques, hydrométriques, géologiques et environnementales
• Évaluation des capacités d’accueil du milieu pour mieux planifier l’organisation logistique des activités au terrain ».

Pour qu’une rivière soit utilisée à des fins hydroélectriques, elle doit présenter un grand potentiel en énergie (capacité de production totale; voyons-le comme un réservoir d’essence de voiture et le débit pour une rivière) et idéalement, en puissance (capacité de répondre à la demande en période critique, notamment lors de grands froids quand la demande en chauffage est élevée; voyons-le comme la puissance du moteur d’une voiture et de hauteur de chute ou de dénivellation pour une rivière). La rivière doit aussi se trouver sur un territoire où il y a une acceptabilité sociale face au projet.

Sur la Côte-Nord, la rivière du Petit Mécatina est en réévaluation, alors qu’elle a déjà présenté 5,5 TWh d’énergie et 1 200 MW de puissance selon Hydro-Québec, en 2009. La rivière Magpie aurait un potentiel de 3,8 TWh d’énergie et 850 MW de puissance. Cela dit, Hydro-Québec y trouve déjà une forte opposition des communautés locales.

Du côté du Nunavik, quatre rivières ont fait l’objet d’études sur leur potentiel hydroélectrique par Hydro-Québec en 2002 : les rivières Nastapoka, Caniapiscau, George et à la Baleine. Des contraintes environnementales ou une rentabilité insuffisante ont mis un frein à ces projets. Le projet sur la Nastapoka aurait pu être combiné à celui sur la Grande rivière de la Baleine (à ne pas confondre avec la rivière à la Baleine) compte tenu de leur proximité, mais la vive opposition des Cris et des Inuits aux début des années 1990 a permis d’empêcher la construction d’un complexe sur cette rivière. Le projet Grande-Baleine aurait eu pour effet d’inonder un territoire grand comme trois fois et demi l’île de Montréal.

Il faut augmenter la production d’énergie dans le but de réaliser la transition énergétique, c’est-à-dire pour se départir de nos énergies fossiles. Quelle quantité faut-il produire? Cela dépend de notre volonté à mettre en place des mesures audacieuses en matière d’économie d’énergie. Le potentiel est énorme : rénovation des habitations mal isolées, réforme du code du bâtiment pour bien isoler les constructions neuves, tarification dynamique, investissements massifs en transport en commun, etc. Si on ne fait que remplacer 5 millions de voitures à essence en voitures électriques, on devra produire beaucoup plus. Et c’est sans compter la volonté du gouvernement provincial d’attirer des industries gourmandes en énergie dans un contexte de pénurie d’emplois, de crise de la biodiversité et de la nécessaire transition énergétique.

Ce n’est pas le cas partout dans le monde : certaines centrales hydroélectriques ont une empreinte écologique pire que des centrales au charbon. Heureusement, ce n’est pas le cas au Québec. Si l’hydroélectricité est une énergie préférable à bien d’autres, il n’en reste pas moins que ce n’est pas une énergie propre : c’est une énergie renouvelable, qui a des impacts sur l’environnement. Par exemple, les grands réservoirs fragmentent le territoire, parfois avec des espèces menacées et émettent des gaz à effet de serre, surtout les premières années de service. Qui plus est, des alternatives aux effets moins dommageables existent, alors pourquoi comparer l’hydroélectricité aux pires énergies plutôt qu’aux meilleures?

Une panoplie d’alternatives existent. Aucune ne constitue la réponse ultime à nos besoins; c’est leur combinaison qu’il faut considérer.

En effet, il faut penser aux alternatives en termes d’énergie (capacité de production totale; voyons-le comme un réservoir d’essence de voiture et le débit pour une rivière) et en puissance (capacité de répondre à la demande en période critique, notamment lors de grands froids quand la demande en chauffage est élevée; voyons-le comme la puissance du moteur d’une voiture et de hauteur de chute ou de dénivellation pour une rivière). Au-delà de l’atteinte du fameux 100 TWh d’ici 2050, c’est bien là le nerf de la guerre.

La meilleure énergie est celle qui est économisée; voilà ce à quoi fait référence l’efficacité énergétique. Pour réduire notre consommation d’énergie, chacun a le pouvoir d’être vigilant à ce niveau, mais dans une perspective de justice sociale, cela devrait absolument s’accompagner de politiques publiques. Par exemple, moderniser les normes de construction et de rénovation pour tendre vers des bâtiments à consommation énergétique nette zéro, améliorer l’isolation des bâtiments, inciter l’installation de thermopompes, investir dans les transports en commun et dans la mobilité active, etc.

Pensons aussi à l’optimisation des ouvrages existants, tant des parcs éoliens que des barrages. À cet effet, Radio-Canada estime que la sous-utilisation des barrages représente un potentiel de 1 000 MW perdu. Hydro-Québec estime de son côté que 2 000 MW de puissance peut être ajouté d’ici 2035 en remplaçant des turbines alternateurs.

À ce niveau, les énergies renouvelables comme le solaire et l’éolien présentent un grand potentiel au Québec. Puisque ce sont des énergies intermittentes (l’éolien fonctionne quand le vent souffle et le solaire, quand il fait jour et que le ciel est dégagé) et qu’il n’est pas possible de stocker ces énergies, c’est leur combinaison qui est intéressante. Le Québec pourrait économiser environ 3,2 G$ par année, devenir carboneutre et assurer son autosuffisance énergétique en jumelant la production des filières éolienne et solaire aux capacités de stockage des réservoirs hydrauliques d’Hydro-Québec actuellement en exploitation.

Leur implantation doit se faire de façon stratégique considérant les matériaux requis à leur fabrication (lithium, cobalt, graphite, etc.) et l’espace nécessaire pour les accueillir : impact sur les populations d’oiseaux et sur le paysage. Pensons aussi à la biomasse, qui permet de produire de l’énergie à partir de résidus forestiers.

La construction de centrales génère beaucoup d’emplois localement, surtout au moment de la construction, et jusque dans une certaine mesure, dans la période d’exploitation, mais ce n’est pas la seule option pour générer de l’emploi dans le secteur de l’énergie. Par exemple, un programme de rénovation domiciliaire risque de créer plus d’emplois à l’échelle nationale.

Puis, si on veut parler de ce qui est bon pour notre économie, parlons d’une énergie au moindre coût unitaire. Par exemple, le coût de production de l’éolien était de 6,10 cents le KWh dans le dernier appel d’offres d’Hydro-Québec, soit moins cher que l’énergie produite par le complexe la Romaine dont les coûts étaient évalués à 8,05 cents le KWh en 2009. Finalement, nous ferions erreur d’aborder la richesse seulement sous l’angle économique. Une ressource naturelle a aussi une valeur récréotouristique et sociale en plus de rendre des services écosystémiques.

La construction de centrales hydroélectriques est une grande réussite du 20e siècle sur le plan technique et qui éveille un sentiment de fierté sur lequel mise présentement le gouvernement provincial. Force est d’admettre que ce qui avivait autrefois la fibre nationaliste est aujourd’hui beaucoup moins intéressant : la quasi-totalité des rivières offrant un potentiel hydroélectrique à bon coût est déjà utilisée. Il faut donc se tourner vers des rivières sur des territoires beaucoup plus éloignés, à plus grand coût. D’autre part, les avancées technologiques permettent de se tourner vers des alternatives à moindre impact comparativement à l’hydroélectricité.

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