Bouleversement des écosystèmes aquatiques
Les barrages hydroélectriques ont des impacts sur les écosystèmes aquatiques. Une étude menée en 2017 par une équipe de chercheurs de l’Institut des Sciences de la Forêt Tempérée de l’Université du Québec en Outaouais (UQO) relève que les réservoirs en région boréale, comme au Québec, ont peu d’effet sur le nombre d’espèces qu’on y retrouve. Or, ils affectent les structures d’espèces. En d’autres mots, la présence de ces réservoirs ne mène pas à l’apparition ou à la disparition d’espèces, mais leur présence modifie la quantité d’individus au sein d’une même espèce. Les réservoirs s’avèrent ainsi avantageux pour certaines, dont les corégonidés et les brochets, mais néfaste pour d’autres, incluant les meuniers et un salmonidé.
L’augmentation de la température de l’eau due à l’eau stagnante ainsi que la décomposition de la matière organique suite à l’inondation du sol pourraient expliquer ce phénomène. Aussi, la fluctuation des niveaux d’eau causée par l’opération du barrage pourrait avoir un effet négatif sur les macroinvertébrés dont s’approvisionnent les poissons.
Quant aux barrages au fil de l’eau, c’est-à-dire des barrages sans grand réservoir, ils représentent un obstacle à la migration des espèces aquatiques. C’est pourquoi plusieurs de ces barrages sont munis de passes migratoires pour poissons, et parfois, pour anguilles. Hydro-Québec déploie beaucoup d’efforts dans leur maintenance, mais les résultats sont souvent aléatoires. Ces passes ne garantissent donc pas la survie de toutes les espèces qui y transitent. Face aux changements climatiques et à la hausse de la température de l’eau, il importe de faciliter le passage des espèces vers des eaux qui leurs sont adaptées.