Palmarès et carte des déversements d'eaux usées au Québec
Un outil pour saisir l’ampleur des déversements d'eaux usées
Le palmarès des déversements d’eaux usées présente le classement annuel des municipalités, de la pire à la meilleure, selon l’intensité des déversements par habitant. Les déversements font référence aux eaux n’ayant subi aucun traitement rejetées dans les rivières.
Cet exercice permet de distinguer les municipalités qui se sont améliorées depuis l’année précédente de celles où la situation s’est détériorée, et d’encourager les élu.e.s à corriger les problèmes. Le palmarès est réalisé à partir de la carte des déversements d’eaux usées.
Classement des villes et municipalités selon l'indice d’intensité des déversements par habitant
Comparez les villes et municipalités selon leur taille (petite, moyenne ou grande). Cette année, 726 municipalités sont considérées dans le palmarès.
Agissons maintenant pour réduire les déversements
Ce qui ne se mesure pas ne se corrige pas! Envoyez un message clair au gouvernement pour qu’il intervienne auprès des 194 villes qui ne mesurent pas correctement les déversements, alors que c’est obligatoire depuis bientôt 10 ans.
Déversements d’eaux usées au Québec entre 2017 et 2023
Découvrez l’évolution des performances des 700 municipalités du Québec selon l’indice d’intensité des déversements.
Carte des déversements d’eaux usées
La carte des déversements donne un portrait plus global de la situation : y sont répertoriés le nombre des déversements et leur durée totale mensuelle sur le territoire des municipalités. Celles-ci sont tenues par la loi de fournir ces informations au ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP). La carte interactive s’appuie d’ailleurs sur les données du MELCCFP.
Comprendre le fonctionnement de la carte
Vous avez des questions sur le palmarès de la Fondation Rivières?
Crédits et remerciements
La carte des déversements s’appuie sur les données colligées par le MELCCFP entre 2011 et 2022. L’extraction de données et leur organisation a été rendue possible grâce au logiciel d’aide à la gestion des eaux usées AuditEAU développé par notre équipe avec l’appui de l’agence Koda. La première mouture a bénéficié de la contribution d’étudiant.e.s du programme de journalisme et de l’École des médias de l’UQÀM, sous la supervision du professeur Jean-Hugues Roy.
Gestion des eaux usées au Québec : un enjeu d’adaptation aux changements climatiques
Des quantités importantes d’eaux usées sont rejetées chaque jour dans les rivières du Québec, faute de pouvoir être traitées par les systèmes d’assainissement municipaux. Fortes pluies, capacité insuffisante et défaillance (raccordements inversés) des réseaux d’égouts, sous-investissement de l’État, développement urbain sans considération pour l’environnement : les causes sont multiples.
Les changements climatiques n’aident en rien la situation. Selon Ouranos, les épisodes de fortes pluies seront plus intenses et plus fréquents, avec pour résultat des inondations et des débordements dû à une surcharge des réseaux d’égout.ù
Quelles sont les solutions pour freiner les déversements?
Objectif de réduction des déversements
Le Québec n’a pas d’objectif global de réduction des déversements d’eaux usées. Le ministère de l’Environnement demande aux municipalités de ne pas en augmenter le nombre au-delà de celui de 2013 et leur accorde même jusqu’en 2030 pour y arriver. Il devrait plutôt les encourager à réduire les déversements, comme le font déjà certaines municipalités!
Financement stratégique des infrastructures municipales
En attribuant du financement aux municipalités en fonction de l’impact sur leur milieu récepteur plutôt que sur la base du premier arrivé premier servi, le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation (MAMH) contribuerait grandement à la solution.
Mesures adéquates des déversements
Mesurer correctement les déversements est essentiel pour avoir un portrait clair de la situation et pouvoir agir à la source. Pourtant, près de 200 municipalités ne le font pas même si c’est obligatoire depuis bientôt 10 ans. Le ministère de l’Environnement ne sanctionne presque pas. Si les villes étaient surveillées, elles seraient certainement plus enclines à se conformer au règlement.
Aménagement du territoire
Plus d’infrastructures vertes et moins de surfaces imperméables (bétonnées) permettraient de réduire la pression sur les réseaux d’égouts. Le pouvoir absorbant des végétaux limiterait le ruissellement de l’eau de pluie. Aussi, le développement immobilier doit se faire en harmonie avec la capacité du réseau. Certaines villes n’hésitent d’ailleurs pas à imposer un moratoire sur le développement, un geste audacieux et exemplaire!