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Quelles sont les alternatives aux barrages hydroélectriques?

Les barrages hydroélectriques ne sont pas sans conséquences pour l’environnement et les populations locales

Pourtant, une panoplie d’alternatives aux barrages hydroélectriques existent. Aucune ne constitue la réponse ultime à nos besoins; c’est leur combinaison qu’il faut considérer.

Penser énergie et puissance

Il faut penser aux alternatives en termes d’énergie et de puissance. L’énergie fait référence à la capacité de production totale d’une installation électrique, à l’énergie stockée. Voyons-la comme un réservoir à essence d’une voiture ou la capacité de stockage d’un réservoir régulé par le débit d’une rivière.

La puissance fait référence à une capacité instantanée de répondre à une demande en période critique, notamment lors de grands froids quand la demande en chauffage est élevée (appelée période de pointe). Voyons-le comme la puissance du moteur d’une voiture, le nombre de turbines mises à contribution. Pour l’hydroélectricité, la puissance est souvent associée à la hauteur de chute ou la dénivellation pour une rivière. Au-delà de l’atteinte du fameux 150 à 250 térawattheures (TWh) d’énergie d’ici 2050, c’est bien là le nerf de la guerre.

La Manic 1 - Crédit : Hydro Québec
Barrage hydroélectrique la Manic 1 sur la rivière Manicouagan, crédit photo : Hydro-Québec

Économie d’énergie

La meilleure énergie est celle qui est économisée; voilà ce à quoi fait référence l’efficacité énergétique. Pour réduire notre consommation d’énergie, chacun et chacune a le pouvoir d’être vigilant.e (ce qu’on appelle la sobriété énergétique), mais dans une perspective de justice sociale, les économies d’énergie devraient absolument s’accompagner de politiques publiques fortes. Par exemple, moderniser les normes de construction et de rénovation pour tendre vers des bâtiments à consommation énergétique nette zéro, des subventions permettant d’améliorer l’isolation des bâtiments et d’inciter l’installation de thermopompes, investir dans les transports en commun et dans la mobilité active, etc.

La réduction de la consommation énergétique est ce que prône d’abord et avant tout la firme Dunsky Énergie+Climat, qui a été mandatée par le gouvernement du Québec pour l’outiller à établir des stratégies vers la carboneutralité du Québec. La construction de nouveaux barrages hydroélectriques ne fait d’ailleurs pas partie des options privilégiées par cette firme d’experts.

Optimisation des ouvrages

Pensons aussi à l’optimisation des ouvrages existants, tant des parcs éoliens que des barrages. À cet effet, Radio-Canada estime que la sous-utilisation des barrages représente un potentiel de 1 000 mégawatt (MW) perdu. Hydro-Québec estime de son côté que 2 000 MW de puissance peut être ajouté d’ici 2035 en remplaçant des turbines alternateurs. Dans son plan 2035, la société d’État compte ajouter de 3 800 à 4 200 MW de nouvelles capacités hydroélectriques (puissance) et 6 à 10 TWh d’énergie provenant de l’optimisation de ses centrales existantes et de la construction de nouvelles centrales hydroélectriques.

Énergie solaire et éolienne

À ce niveau, les énergies renouvelables comme le solaire et l’éolien présentent un grand potentiel au Québec. Puisque ce sont des énergies intermittentes (l’éolien fonctionne lorsque le vent souffle et le photovoltaïque, quand le soleil brille et que le ciel est dégagé), lorsqu’elles sont combinées aux barrages, elles constituent d’excellentes méthodes de stockage d’énergie. De cette façon, le Québec pourrait économiser environ 3,2 milliards de dollars par an, devenir carboneutre et assurer son autosuffisance énergétique grâce à la combinaison des filières éolienne et solaire avec les capacités de stockage des réservoirs hydrauliques d’Hydro-Québec actuellement en exploitation.

Nous devons expliquer ce que représente un « barrage vert » ou encore un « réservoir durable ». Il s’agit d’un ouvrage optimisé, qui utilise une surcapacité de production et qui est couplé à des formes d’énergie renouvelable afin de maintenir des niveaux d’eau optimaux.

La moitié du plan d’Hydro-Québec pour augmenter sa capacité de production d’énergie d’ici 2035 proviendra de l’éolien, soit 30 à 35 TWh (de 1500 à 1700 MW de puissance). Le gouvernement actuel n’entend toutefois pas limiter ses ambitions. Il veut utiliser cette énergie non seulement pour réduire les émissions de carbone dans les communautés, mais aussi comme moteur de développement industriel dans la province.

Leur implantation doit se faire de façon stratégique considérant les matériaux requis à leur fabrication (lithium, cobalt, graphite, etc.) et l’espace nécessaire pour les accueillir : impact sur les populations d’oiseaux et sur le paysage.

Les pièges à éviter

Pour réussir la décarbonation, toute forme d’énergie fossile est évidemment à éviter. Il en va de même pour le gaz naturel renouvelable, aussi appelé biométhane, qui comporte des risques pour la santé et l’environnement.

Dû à la gestion des déchets radioactifs et des conséquences désastreuses qui peuvent survenir lors d’accidents, la Fondation Rivières ne prône pas le retour du nucléaire au Québec.

Réussir la transition énergétique sans nouveaux barrages

Selon les prévisions d’Hydro-Québec, le Québec doit ajouter 150 à 200 TWh d’énergie à sa production annuelle d’ici 2050. Les trois quarts serviront à la décarbonation; le reste à la croissance économique. Présentement, 94 % des 200 TWh produits annuellement sont de source hydroélectrique.

La solution ne se trouve pas dans la construction de nouveaux barrages hydroélectriques. Leurs impacts environnementaux et sociaux, aujourd’hui mieux documentés qu’à l’époque de la construction des grands barrages, sont trop importants. Des alternatives existent, pour le mieux de la population et des espaces naturels du Québec.

Surtout, des questions fondamentales doivent être adressées.

  • À quoi servira notre électricité? Répondre aux besoins de la population ou servir à alimenter la croissance industrielle?
  • Que serait le Québec sans ses espaces sillonnés de rivières sauvages?
  • Que veut-on léguer aux générations futures?

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