Crédit photo : Serge Théorêt
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La rivière du Petit Mécatina n’a rien de petit : c’est un gros défi. Montagnes escarpées, chutes, marmites et canyon vertigineux s’enchaînent au rythme des rapides de classe IV et V, certains infranchissables. Méconnue car extrêmement difficile d’accès, cette gigantesque rivière de la Côte-Nord se jette à environ 200 km au-delà de la fin de la route 138, entre Tête-à-la-Baleine et Aylmer Sound. La rivière du Petit Mécatina a jusqu’ici été préservée d’activités industrielles, faisant d’elle l’une des dernières grandes rivières sauvages du Québec… pour combien de temps?
Connaissez-vous la rivière du Petit Mécatina?
Nom :
Nom Innu : Mécatina vient de Makatinau (« c'est une grosse montagne »). Nataukamiu Hipu est utilisé pour qualifier la rivière dans son ensemble (« rivière aux eaux brisées »). En naskapi, langue d’un peuple autochtone du Québec et du Labrador, c’est plutôt Kuekuatsheunekap Shipu (« rivière du carcajou »).
Longueur
Plus de 545 km
Source
Plateau du Labrador
Crédit photo : Christian Hudon
Le grand canyon du Québec!
La rivière du Petit Mécatina coule au cœur d’un canyon de 15 km « très dangereux, même infranchissable » selon un rapport d’un survol effectué par Parcs Canada en 1972. Peu s’y sont aventurés, mais ceux qui l’ont admiré ou qui ont pagayé certaines de ses sections témoignent d’un panorama époustouflant, d’un débit impressionnant… et d’une expérience loin d’être facile. En 1977, les premiers canoteurs ayant sillonné le Petit Mécatina d’un bout à l’autre désignent le portage requis d’infernal! Grâce à ce groupe, un relevé des rapides de ce canyon permet aujourd’hui aux adeptes de sensations fortes de mieux savoir dans quoi ils et elles s’embarquent…
Lieu de sépulture traditionnelle innu
Sur la rive droite de la rivière du Petit Mécatina, au sud de l’embouchure de la rivière Mongeaux qui s’y jette, se trouve Nakashkuana Kaiakuteti, qui signifie en innu « là où il y avait des tombes ». Nakashkuana Kaiakuteti est en effet un lieu de sépulture traditionnelle des Innus d’Unamen Shipu, selon la Commission de toponymie du Québec.
Crédit photo : Serge Théorêt
Quels sont les enjeux environnementaux?
Harnachement de rivière - Construction de barrage hydroélectrique
En avril 2023, Hydro-Québec a annoncé réaliser des études préliminaires sur le potentiel hydroélectrique de la rivière du Petit Mécatina. Cette annonce survient dans un contexte où le gouvernement Legault estime qu’il faut construire de nouveaux barrages pour augmenter la production électrique à raison « d’un demi Hydro-Québec » pour répondre aux besoins projetés découlant de la transition énergétique du Québec. Hydro-Québec s’est récemment rangée du côté du gouvernement affirmant que de nouvelles centrales étaient nécessaires même si maints experts disent le contraire.
Combien de barrage hydroélectrique au Québec?
Sur les données qu’on retrouve sur le site Internet d’Hydro Québec, il y a 681 barrages et 61 centrales hydroélectriques au Québec.
Les ambitions d’Hydro-Québec de harnacher une rivière comme le Petit Mécatina ne datent pas d’hier. Dans ses plans stratégiques 2004-2008 et 2006-2010, Hydro-Québec mentionnait qu’un grand projet de 1 500 MW pourrait être réalisé sur cette rivière. Le plan de 2009-2013 fait plutôt état d’un potentiel de 1 200 MW grâce à deux centrales (Petit-Mécatina-3 et Petit-Mécatina-4). La société d’État mentionnait y débuter des études d’avant-projet pour déterminer la configuration finale, les caractéristiques ainsi que le coût des aménagements et d’effectuer une évaluation des impacts environnementaux. Le dernier plan 2022-2026 ne prévoit quant à lui aucune construction de nouveaux barrages avant 2050.
La prolongation de la route 138 et le harnachement de la rivière du Petit Mécatina ouvrent néanmoins la porte à la construction de barrages sur 5 autres rivières de la Côte Nord. Pour le gouvernement, ce sont d’abord les barrages qui servent de motif à prolonger la route. Ce chemin est très convoité par le privé qui voit une occasion de développer la filière hydrogène et l’éolien sur la Côte Nord. Cette route ne doit pas être faite pour répondre aux impératifs énergétiques de conquête du territoire dictés par les besoins énergétiques d’Hydro-Québec ou pour répondre aux rêves industriels du privé. Le prolongement de la 138 ne doit pas se faire au prix du sacrifice des rivières, mais d’abord et avant tout pour le bien-être des communautés locales qui désirent, en grande majorité, cette route.
Interpeller le gouvernement pour protéger les dernières rivières sauvages des barrages
La Fondation Rivières a réagi à l’annonce d’études préliminaires sur le potentiel hydroélectrique de la rivière du Petit Mécatina par Hydro-Québec, encourageant Hydro-Québec à approfondir d’autres avenues, comme l’éolien, l’optimisation de ses centrales existantes et l’efficacité énergétique.
Dans la foulée de la sortie du documentaire Après la Romaine, la Fondation Rivières et des collaborateurs se sont unis pour inciter le gouvernement à réaliser la transition énergétique en respect des dernières rivières sauvages, y compris le Petit Mécatina.
Depuis, nous avons déposé un mémoire et nous avons défendu les rivières à la commission parlementaire pour le PL-69. Ensemble, nous avons envoyé plus de 1 000 messages à la ministre Fréchette pour signaler notre inquiétude face à l’harnachement de nouvelles rivières.
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Reçu de charité
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Crédit photo : Christian Hudon
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Sources