Projet d'innovation réglementaire sur les microréseaux intelligents
Un projet en faveur de la décarbonation
La Fondation Rivières croit que notre avenir électrique et énergétique repose sur une diversité de sources de production renouvelables et une réduction importante de la consommation d’énergie. Le projet sur les microréseaux intelligents (MRI) vise à étudier et à expérimenter des cadres techniques et réglementaires qui pourraient faciliter le déploiement de nouvelles sources de production et d’initiatives en sobriété et efficacité énergétiques. Au cours de notre démarche, nous souhaitons explorer des approches de production et de gestion de l’énergie profitant directement aux communautés locales.
La Fondation Rivières souhaite explorer le potentiel des microréseaux intelligents à offrir un complément viable, voire une alternative à la construction massive de grands barrages et de parcs éoliens. Les microréseaux peuvent soutenir le développement endogène des communautés en permettant aux PME locales de participer à la transition énergétique et de bénéficier des retombées économiques et sociales de la production d’électricité.
Il s’agit une réponse à la Loi 24 (anciennement, le projet de loi 69) qui contient plusieurs dispositions facilitant la construction injustifiée de nouveaux barrages et de parcs éoliens privés.
Ça mange quoi en hiver le développement endogène?
Le développement endogène est un processus de développement économique, social et culturel qui s’appuie sur les ressources, les savoirs, les cultures et les forces locales pour satisfaire les besoins d’une communauté ou d’un territoire.
Cela s’oppose au développement exogène qui est un développement qui dépend de facteurs externes, comme les grands projets industriels ou la construction de grands barrages hydroélectriques.
Nos objectifs:
- Évaluer les bénéfices potentiels des microréseaux pour accélérer la transition énergétique
- Faire des propositions techniques et réglementaires pour favoriser la mise en place de microréseaux intelligents notamment sur la Côte-Nord
- Informer et mobiliser les élus afin qu’ils choisissent d’implanter ces propositions réglementaires
- Proposer des mécanismes permettant de générer des retombées économiques locales avec l’implantation de microréseaux intelligents
Qu'est-ce qu’un microréseau intelligent?
Attention aux âmes sensibles, c’est technique… Un microréseau intelligent est un système énergétique local capable de produire, stocker, distribuer et gérer l’électricité de manière indépendante ou reliée avec le réseau intégré d’Hydro-Québec. Il combine diverses sources d’énergie renouvelable à des dispositifs de stockage comme les batteries, soutenus par des technologies de contrôle numérique.
Au Québec, il en existe un exemple; le microréseau de Lac-Mégantic opéré par Hydro-Québec. Mais le Québec n’est pas seul, vous trouverez plus bas quelques exemples innovants de l’utilité des microréseaux intelligents à l’international.
Quel est l’intérêt des microréseaux pour la Fondation Rivières?
La Fondation Rivières croit que les microréseaux intelligents ont le potentiel de favoriser un développement énergétique au bénéfice des communautés en limitant la construction injustifiée de barrages hydroélectriques. Il s’agit de systèmes permettant l’intégration fluide de divers modes de production d’énergie renouvelable. Ils sont modulables et peuvent être adaptés aux besoins locaux, c’est-à-dire qu’il est possible d’ajouter de nouveaux modes de production de proximité au réseau au fur et à mesure de son développement. Le potentiel d’une croissance énergétique et économique locale semble plus intéressant comparativement à la construction d’une seule grande infrastructure coûteuse (économiquement et environnementalement).
Faire en sorte que les régions ressources bénéficient des retombées de la production électrique
La Côte-Nord ne bénéfice pas suffisamment des retombées économiques de l’exploitation des ressources énergétiques sur son territoire, alors qu’elle produit le tiers de l’électricité de la province.
Cette région vit au rythme des cycles de construction de projets d’infrastructures majeurs qui apportent de grandes retombées économiques durant une très courte période. Ces grands chantiers n’ont pas permis de favoriser l’émergence d’un tissu économique et social local durable et de PME prospères capables d’assurer des emplois sur le long terme.
Sur la Côte-Nord, le temps presse
Une telle réflexion est devenue urgente étant donné que la Côte-Nord compte parmi les lieux les plus impactés par les infrastructures énergétiques. En plus de cela, de nouvelles pressions émergent. La loi 24 pave la voie pour des investisseurs privés qui voudraient acquérir ou construire des sites d’exploitation électrique avec comme objectif l’autoproduction. Ces projets ne contribuent pas à soulager la pointe hivernale, les 100 heures par années où Hydro-Québec achète de l’électricité à des prix prohibitifs sur le marché américain.
À terme, ils pourraient nuire à l’acceptabilité sociale de l’énergie éolienne et ouvrir la porte à une multiplication des barrages sur les dernières grandes rivières du Québec.
La Côte-Nord, terre de contraste énergétique
La Côte-Nord est une région qui produit le tiers de l’électricité québécoise, électricité qui est surtout exportée vers le sud de la province. Or, si les impacts de la production énergétique y sont bien présents, les profits, eux, tendent à quitter la région sans bénéficier directement aux communautés locales.
Comme les projets énergétiques sont généralement de grande envergure, leur financement dépasse les moyens des communautés, ce qui oblige à faire appel à des investisseurs externes. Et qui dit investissement dit, bien souvent, retour sur investissement : les retombées financières ne bénéficient donc pas à la région.
Il en résulte un contraste marqué entre la richesse énergétique de la Côte-Nord et le développement économique et social auquel pourraient prétendre ses communautés.
La coopérative d'électricité de Saint-Jean-Baptiste, grand partenaire du projet sur les microréseaux intelligents
Sur la Côte-Nord et ailleurs au Québec, les microréseaux intelligents représentent une occasion unique de remettre l’énergie au service du développement économique et social des communautés. Ces bénéfices de la production électrique échappent souvent aux résidents. Mais, il y a de l’espoir! Il existe des pistes à explorer au Québec.
La coopérative d’électricité de Saint-Jean-Baptiste existe depuis 1944. Elle détient un droit de distribution d’électricité sur son territoire. Elle dessert 16 municipalités en Montérégie et 7 000 clients. La coopérative voit dans les microréseaux une avenue à fort potentiel pour mieux intégrer les nouvelles sources de production renouvelable et mieux répondre à la transition énergétique et aux besoins de ses membres.
Tous les partenaires du projet
- La coopérative d’électricité de Saint-Jean-Baptiste
- Hydro-Québec
- Franklin Gertler étude légale
- Richard Langelier, sociologue et juriste
- Regroupement des organismes environnementaux en énergie
- Institut de recherche en économie contemporaire
- Alliance Muteshekau-Shipu
- Centre de recherches CanmetÉNERGIE
- François Bouffard, Université McGill
Quelques exemples innovants ailleurs dans le monde
Il existe dans le monde de nombreux exemples d’expériences illustrant comment une gestion locale et intelligente de l’énergie, fondée sur la production distribuée et le stockage, peut assurer la sécurité d’approvisionnement, réduire les émissions et renforcer le tissu social — autant d’enseignements précieux pour le développement de microréseaux intelligents sur la Côte-Nord et ailleurs au Québec.
Partenaires
Le projet est financé par le volet « renforcement des capacités d’innovation réglementaire » Programme d’innovation énergétique de Ressources Naturelles Canada
Contactez-nous pour discuter du projet
Alexandre Ostiguy
Email: alexandre.ostiguy@fondationrivieres.org
Téléphone: 514-272-2666, poste 312
