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Rivière Jacques Cartier - corridors écologique - connectivité

Dans le langage courant, un «corridor» est un passage qui connecte plusieurs pièces d’un même étage. Ce concept est aussi applicable pour les milieux naturels. On parle ici de corridors de connectivité ou corridors écologiques.

Lier les noyaux de biodiversité entre eux

Au lieu de relier des pièces entre elles, les corridors naturels relient des noyaux de biodiversité entre eux. Les noyaux de biodiversité sont les endroits où se concentrent les habitats des espèces (ex. une forêt protégée, un marais, etc.). Les corridors permettent alors aux espèces de se déplacer pour répondre à leurs différents besoins (aller chercher leur nourriture, se reproduire, etc.).  Ils peuvent être linéaires ou sectionnés et incluent des espaces naturels, dont des formations et couvertures végétales le long des cours d’eau.

Les 3 types de corridors écologiques - image provenant de Parcs Canada
Les 3 types de corridors écologiques - image provenant de Parcs Canada

Pour donner un exemple concret,  dans un environnement bien connecté, un animal pourra se déplacer facilement pour satisfaire ses besoins, tandis que dans un milieu où la connectivité est réduite, ses déplacements seront plus compliqués, plus risqués, voire parfois impossibles.

Par exemple, la construction de barrages hydroélectriques vient fragmenter les cours d’eau, ce qui crée des obstacles physiques empêchant la migration de diverses espèces de poissons, comme le saumon, qui doit obligatoirement migrer pour se reproduire. Les barrages bloquent ces trajets naturels, perturbant ainsi les cycles de vie et entraînant une diminution des populations des espèces touchées.

L’importance d’un cours d’eau connecté

La connectivité est importante, notamment dans un territoire aussi fragmenté que le sud du Québec, où on assiste depuis déjà plusieurs années à un morcellement des milieux naturels. Une rivière dont la connectivité est faible peut laisser sur son chemin une série de mares avec une teneur en oxygène plus faible que l’eau de la rivière qui s’écoule. Ces changements affectent les plantes, les animaux et les insectes qui dépendent de l’eau de la rivière. 

Une rivière déconnectée, avec un barrage par exemple, manque donc d’espace, ce qui empêche le développement d’un  environnement favorisant la dispersion et la reproduction des espèces, notamment de poissons. Des eaux plus chaudes, conséquence d’une discontinuité fluviale, peuvent également générer un stress sur les plantes et les petits animaux. La connectivité permet donc aux espèces de s’adapter aux changements climatiques et protège les habitats naturels.

Images représentant des corridors écologiques et des noyaux de biodiversité
Corridors écologiques et noyaux de biodiversité - Image provenant de Parcs Canada

Ce qui impacte la connectivité

Les activités humaines, telles que l’extraction d’eau, la construction de digues ou la modification des environnements fluviaux, peuvent réduire de manière significative la connectivité des rivières. Ces actions perturbent le flux naturel des rivières, fragmentent les habitats, entravent les déplacements des espèces et modifient les écosystèmes, affectant ainsi la biodiversité et la santé de nos écosystèmes aquatiques. Au fil du temps, de nombreuses rivières ont été aménagées pour alimenter les villes, l’industrie et l’agriculture.

Ces aménagements ont un impact sur le débit de l’eau, modifiant ainsi les cycles naturels de crues et de flux plus intenses. Préserver les rivières, c’est préserver la connectivité, principalement dans un contexte de changement climatique, où des niches écologiques d’espèces ont tendance à se déplacer de plus en plus au nord. La connectivité permet aux milieux naturels et aux espèces qu’ils abritent de mieux s’adapter aux perturbations. 

Quoi faire pour conserver cette connectivité?

Il est possible de protéger, améliorer ou restaurer la connectivité entre les noyaux de biodiversité en priorisant la conservation des habitats naturels et l’adoption de bonnes pratiques de gestion du territoire. L’aménagement de bandes riveraines végétalisées près des berges détruites et, dans certains cas, la création de passages fauniques sont des pratiques qui peuvent faciliter les déplacements des espèces (insectes et mammifères). Aux États-Unis, l’exemple de la démolition de barrages hydroélectriques illustre une démarche proactive en faveur de la connectivité des écosystèmes. 

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