Les réseaux d’égouts nous sont invisibles… jusqu’à ce qu’ils ne le soient plus! Vous avez en effet certainement déjà vu des bouches d’égout de grands centres urbains transformées en véritables geysers circuler sur les réseaux sociaux. Qu’est-ce qui explique ce phénomène étrange? Et les réseaux d’égouts, comment ça fonctionne au juste?
Une goutte de pluie peut suivre plusieurs chemins. Elle peut directement se faire absorber par une surface végétalisée, telle qu’un potager ou une forêt. En ville, elle atterrit souvent sur une surface asphaltée ou bétonnée. Par un phénomène de ruissellement, la goutte voyage sur la surface imperméable jusqu’à ce qu’elle trouve un point de sortie. Ces points de sorties sont, bien souvent des puisards de rue aussi appelés des bouches d’égout.
Types de réseaux d’égouts: séparatifs et unitaires
Une fois dans le réseau d’égout, aussi appelé canalisation ou conduite, deux types de systèmes dictent le chemin possible d’une goutte d’eau. La goutte d’eau usée provenant d’un usage domestique, elle, commence son voyage ici.
D’abord, il y a les réseaux séparatifs qui prévoient des conduits différents pour l’eau pluviale et l’eau usée. Ainsi, dans un réseau séparatif, les eaux usées sont acheminées vers les stations d’épuration alors que les eaux pluviales sont directement rejetées dans nos cours d’eau.
Deuxièmement, il y a les réseaux unitaires, aussi appelés combinés, qui récoltent à la fois les eaux usées domestiques et les eaux pluviales. De cette façon, les gouttes domestiques et les gouttes d’eau pluviale sont toutes traitées comme des eaux usées et acheminées vers les stations d’épuration. Les réseaux les plus anciens sont souvent des réseaux unitaires. Pour donner une idée de la répartition sur l’île de Montréal, les deux tiers du réseau d’égout sont unitaires alors que le tiers restant est séparatif.
Le réseau unitaire, peu efficace face aux changements climatiques
Avec un système unitaire, on remarque fréquemment des débordements en cas de forte pluie ou lors de la fonte des neiges, car le débit de l’eau augmente assez rapidement. Il peut même arriver que des couvercles de puisard dans les rues soient soulevés par la force de toute cette eau, trop abondante pour être contenue!
Une fois intégrée dans le réseau d’égout, toute cette eau se dirige vers des stations d’épuration qui, elles aussi, peuvent subir des débordements. Il arrive aussi que l’eau se dirige vers des ouvrages de surverse et que l’eau usée non traitée se vide dans les cours d’eau. D’ailleurs, avec les changements climatiques, le groupe de recherche Ouranos prédit qu’il va pleuvoir plus souvent et que les pluies seront plus fortes. Ainsi, si plus d’eau se retrouve dans nos canalisations, les systèmes unitaires seront la scène de nombreux débordements.
Des infrastructures vertes pour mitiger les impacts
Cependant, il existe de nos jours des alternatives visant à réduire la quantité d’eau dans nos systèmes d’égouts en rendant les surfaces moins imperméabilisées. On les appelle communément les infrastructures vertes, et elles représentent une série d’initiatives telles que les toits bleus, les jardins de pluie, les fossés drainants et plusieurs autres.
Photo principale : La Mutuelle des municipalités du Québec
À propos de l’auteure
Coralie Massey-Cantin
Coralie est stagiaire technicienne de terrain en qualité de l’eau chez Fondation Rivières. Bachelière en administration des affaires spécialisée en développement durable et marketing, elle est candidate à la maîtrise en gestion de l’environnement à l’Université de Sherbrooke