Rivière Richelieu – Évaluation des systèmes de traitement des eaux usées 2014-2016
Un premier portrait régional de la performance des systèmes de traitement des eaux usées pour la Fondation Rivières
Pollution fécale visible et qualité de l’eau inquiétante : voilà ce à quoi ont été confrontés des canotiers en 2017 lors d’un événement sur la rivière Richelieu. C’est également ce qui a motivé la Fondation Rivières à entreprendre une évaluation des systèmes de traitement des eaux usées à l’échelle du bassin versant de la rivière Richelieu et de la zone Saint-Laurent (entre Longueuil et la MRC Pierre-de-Saurel) afin d’identifier les sources de pollution d’origine municipale.
Une telle évaluation n’avait jamais été réalisée de manière aussi détaillée au Québec auparavant. À l’époque, l’accès aux données brutes de suivi de traitement des eaux usées était difficile et les informations généralement présentées étaient formatées de manière à ne pas inquiéter les citoyen.ne.s.
Fort de Chambly, Rivière Richelieu – Crédit : Axel R-D
Services
- Compilation des données Système de suivi des ouvrages municipaux d’assainissement des eaux (SOMAE)
- Interprétation de schémas et de données de suivi
- Entretiens téléphoniques avec de nombreux services d’assainissement des eaux
Partenaires et collaborateurs
- Comité de concertation et de valorisation du bassin de la rivière Richelieu (COVABAR)
- 22 villes et municipalités opérant des systèmes de traitement des eaux usées
Méthodologie
L’évaluation des performances des systèmes de traitement des eaux usées implique d’interpréter des données de suivi des ouvrages et ce, sur plusieurs années et à l’échelle du bassin versant. Or, ces données n’étaient disponibles que sous forme de rapports annuels, segmentés par ouvrages. Un fastidieux travail de structuration et de saisie manuelle de données a donc été entrepris par la Fondation Rivières afin de dresser un portrait juste de la situation entre 2008 et 2016. Ce travail a permis d’avoir une bonne idée des tendances et de l’ampleur des problématiques en termes de traitement des eaux usées sur la rivière Richelieu et dans une portion du fleuve.
En plus de réaliser des évaluations quantitatives à partir des données publiques, la Fondation Rivières a contacté les municipalités opérant des ouvrages d’assainissement. L’objectif : valider les constats tirés des données de suivi et connaître les actions entreprises par les municipalités pour résoudre leurs enjeux de traitement des eaux usées.
Durée de l'étude
L’évaluation des systèmes de traitement des eaux usées s’est échelonnée de septembre 2017 à avril 2018.
Constats
01.
17 systèmes ont connu des fréquences de débordements substantielles, dont 9 cas jugés comme étant graves.
02.
Au moins 10 stations devraient être mises à niveau, dont deux de manière prioritaire.
03.
Les responsabilités partagées entre le MAMOT et le MDDELCC (respectivement, financement et autorisations de travaux) est problématique.
Moins du quart des systèmes d’assainissement des eaux usées étudiés offraient de bonnes performances quant à leur traitement et débordement.
Répercussions de cette première série d’études
De nombreux enjeux ont été mis en lumière dans cette évaluation de performance des systèmes de traitement des eaux usées, tant au niveau de la gouvernance de l’eau que de la mauvaise distribution des financements par le gouvernement. Le rapport a agi tel un électrochoc sur les administrations municipales, qui ont été sensibilisées sur leur rôle à jouer dans la réduction des débordements et la protection des cours d’eau.
Le COVABAR a appuyé les conclusions et recommandations du rapport et collaboré avec la Fondation Rivières sur certains enjeux soulevés, dont celui des fréquences de débordement très élevées.
La méthode de travail élaborée durant ce projet a servi d’assise pour les projets subséquents d’évaluation des systèmes de traitement des eaux usées, notamment ceux réalisés pour la CARA, l’OBVBM, l’APLTI et GROBEC.