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Lac Archambault - Milieux humides

La Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) a adopté le 28 avril 2022 un règlement visant à protéger plusieurs milieux naturels de son territoire, incluant des milieux humides. À un jet de pierre du territoire de la CMM, la municipalité de Saint-Donat brille par son incohérence en autorisant le projet de développement immobilier Domaine de la Montagne Noire, portant atteinte à des milieux naturels fragiles.

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Domaine de la Montagne Noire à Saint-Donat : une croix sur le naturel

Au nord de la CMM, la ville de Saint-Donat se targue d’être un « parc naturel habité ». Le « naturel » en a pris un coup lorsque le conseil municipal a donné son aval au projet de villégiature du Domaine de la Montagne Noire et ce, malgré la vive opposition des citoyens et citoyennes et la pétition ayant récolté plus de 5 000 signatures. Alertés par l’Association pour la protection de l’environnement du lac Archambault (APELA), nous avons adressé une lettre au conseil municipal le 11 avril dernier, dans laquelle nous avons aussi soulevé notre inquiétude quant aux impacts du projet pour l’intégrité des milieux humides et hydriques du lac.

Crédit : Domaine de la Montagne Noire

Érosion, eutrophisation et destruction d’habitat

Selon des informations qui nous ont été transmises par des citoyennes et citoyens de Saint-Donat, les travaux d’aménagement du Domaine de la Montagne Noire ont déjà entraîné l’érosion de sédiments fins dans les milieux humides à la tête du lac Archambault. Ces sédiments finiront très probablement par se retrouver dans le lac. 

Il est aussi reconnu que le développement immobilier à proximité des lacs augmente la concentration en éléments nutritifs contenus dans les sédiments et, de manière générale, accélère l’eutrophisation, c’est-à-dire le vieillissement accéléré de ces plans d’eau. Sur la base des informations disponibles, il y a aussi un risque marqué pour la santé du lac en poursuivant la construction et le développement dans ce milieu sensible. Qui plus est, le projet du Domaine de la Montagne Noire risque d’entraîner la destruction d’un site de nidification de l’hirondelle de rivage, une espèce protégée.

Légal, mais légitime?

Si ce genre de situation se produit (encore) en toute légalité, est-elle pour autant légitime? La MRC de Matawinie, parmi laquelle Saint-Donat s’inscrit, a établi des priorités de conservation* projetées en matière de milieux humides. La municipalité a autorisé des travaux de remblaiement à Gestion Zalehan, dont le propriétaire est le même que le Domaine de la Montagne Noire, sur un lot identifié en tant que zone de première priorité projetée.

La MRC reconnaît ainsi la valeur écologique du secteur concerné, mais pas la municipalité, qui décide plutôt de s’en tenir aux règlements actuels. Si l’avenir est à la préservation des milieux humides, comment se fait-il que Saint-Donat ne suive pas la cadence?

Destruction des milieux humides : une facture à assumer

À titre de rappel, les milieux humides ont de nombreux bienfaits. Alors qu’on compare les arbres aux poumons de la planète, on pourrait dire que les milieux humides sont comparables aux reins : c’est grâce à ces filtres que les lacs et rivières se « purifient » de leurs nutriments indésirables. Ils agissent aussi comme des éponges et participent donc au contrôle des débits de ruissellement, à la recharge des cours d’eau et des nappes souterraines, ainsi qu’à la diminution de l’érosion et de la sédimentation grâce à leur végétation qui stabilise le sol. 

La municipalité de Saint-Donat dit reconnaître sur son site Web les précieux rôles des milieux humides. Peut-être faudrait-il lui rappeler aussi la valeur économique qui leur est associée, puisque cet élément semble si déterminant pour le conseil. Il est estimé qu’un hectare de milieu humide vaut, en biens et services rendus, entre 6 000 $ et 24 000 $. On comprend dès lors qu’il faudra payer tôt ou tard le remplacement de ces services ainsi disparus. 

La Montagne Noire à Saint-Donat attire de nombreux visiteurs et visiteuses. Crédit : audeladupaysage.com

Une décision forte de la CMM

L’équipe de Fondation Rivière salue parallèlement la mesure de conservation adoptée par la CMM, qui s’ajoute à celle déjà prévue par le Plan métropolitain d’aménagement et de développement. Sera ainsi interdits « toute construction, tout ouvrage, tous travaux ou toute activité » sur près du quart (22,3 %) du territoire de la CMM. Le règlement permettra par le fait même de protéger l’habitat de la rainette faux-grillon, une espèce menacée. Ce frein à l’étalement urbain risque d’obliger la CMM à revoir ses pratiques en matière d’aménagement, tout en poursuivant ses efforts de transition écologique. Il s’agit là d’un exemple à suivre pour toutes les municipalités du Québec. Surtout pour l’une d’entre elles. 

*Les priorités de conservation sont définies dans les Plans régionaux des milieux humides et hydriques (PRMHH). Le PRMHH est un document de réflexion stratégique qui vise à intégrer la conservation des milieux humides et hydriques (MHH) à la planification de l’aménagement du territoire, en favorisant un développement durable et structurant. Le dépôt du PRMHH est prévu à l’été 2022. Il sera adopté puis appliqué subséquemment.

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