La Fondation Rivières a déposé un mémoire à l’Agence d’évaluation d’impact du Canada, dans lequel elle formule des recommandations favorables à la tenue d’une évaluation régionale fédérale sur le Saint-Laurent. Cette étude a pour objectif de mieux cerner les impacts cumulatifs de la pollution sur le fleuve.
Les rivières du Québec sont au cœur d’enjeux importants – environnementaux, sociaux et économiques. Les citoyens doivent être impliqués dans la prise de décisions déterminantes pour le sort de ces artères naturelles et ils doivent être outillés pour défendre localement les intérêts de l’environnement, sans quoi seuls les intérêts économiques peuvent prévaloir lors des prises de décisions politiques. À titre d’exemple, en mai 2001, le gouvernement du Québec annonçait un programme de construction de petites centrales hydroélectriques. Le 29 juin 2001, ceux qui allaient fonder la Fondation Rivières publiaient le plaidoyer Pour des rivières libres et ont mobilisé une multitude de groupes et de personnalités, ce qui a mené à l’abandon du Programme en novembre 2002.
Une évaluation régionale du fleuve Saint-Laurent est-elle nécessaire?
Nous appuyons sans réserves la justification des demandeurs, le Conseil des Mohawks de Kahnawà:ke, soit que:
- L’augmentation des activités maritimes et l’industrialisation connexe dans la région ont entraîné des effets négatifs et des effets cumulatifs, ce qui interfère avec sa capacité d’exercer ses droits en vertu de l’article 35(1) de la Loi constitutionnelle de 1982;
- Les évaluations d’impact de projet individuelles ne sont pas efficaces pour traiter ces enjeux et les effets potentiels dans la région;
- L’évaluation régionale est nécessaire pour comprendre l’état actuel du fleuve, ainsi que les effets cumulatifs des infrastructures existantes et des projets potentiels à venir dans un contexte régional, en particulier à la lumière des aménagements futurs proposés et éventuels.
Enjeux et préoccupations dans le cadre d’une étude régionale d’évaluation d’impact
La Fondation Rivières est préoccupée par ces enjeux qu’elle juge prioritaires.
- Les impacts des changements climatiques sur le Saint-Laurent, incluant une hausse de la température occasionnant une baisse de l’oxygène dissous, ainsi que des périodes d’étiage pouvant être plus intenses;
- Les impacts des rejets des eaux usées en milieu urbain, du ruissellement agricole et des rejets industriels;
- La perte des usages et de l’accès public au fleuve (y compris la privatisation des berges) et la protection des milieux humides;
- La croissance appréhendée de la navigation commerciale et les impacts cumulatifs des développements portuaires (incluant les impacts du dragage nécessaire aux développements portuaires et du dragage d’entretien).
Photo : Fleuve Saint-Laurent, Sophie Lachance