COMMUNIQUÉ DE PRESSE
POUR DIFFUSION IMMÉDIATE
Montréal, 9 septembre 2016 – L’analyse du Regroupement des organismes environnementaux en énergie (ROEÉ) – dont fait partie la Fondation Rivières – de la preuve d’Hydro-Québec dans le dossier tarifaire annuel en cours à la Régie de l’énergie révèle un revirement drastique de l’évaluation par la société d’État des besoins en puissance. Hydro-Québec aurait besoin, aujourd’hui, de 945 MW de moins que ce qu’elle avait prévu alors qu’elle tentait de faire approuver ses ententes avec TransCanada Energy et Gaz Métro. En effet, pour l’année 2016-2017, Hydro-Québec prévoyait en 2015 nécessiter 38 575 MW, alors qu’en 2016, elle prévoit finalement n’avoir besoin que de 37 630 MW. La centrale thermique de TransCanada à Bécancour devait être mise à contribution et produire 325 MW durant l’hiver 2016-2017 et 570 MW les années suivantes. Le ROEÉ constate que cette dépense aurait été inutile, à tout le moins cet hiver et peut-être aussi les années suivantes, puisque le bilan en puissance de l’entreprise est suffisant pour répondre à la demande.
Cette révision dans la prévision des besoins en puissance est inquiétante puisqu’encore cet été, devant le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), les représentants d’Hydro-Québec clamaient haut et fort qu’ils avaient absolument besoin de la puissance découlant du nouveau contrat proposé par l’entreprise pour passer l’hiver prochain. Or, quelques semaines plus tard, nous apprenons qu’il n’en est rien.
Heureusement, en raison de la contestation par le ROEÉ de l’autorisation du nouveau contrat d’HydroQuébec avec TransCanada, les clients d’Hydro-Québec dans ses activités de distribution épargneront plusieurs dizaines de millions de dollars additionnels en frais fixes pour garder la centrale fermée en périodes de pointe. Rappelons que les clients d’Hydro-Québec ont payé inutilement depuis 2008 des centaines de millions de dollars en pénalités à TransCanada pour la non-livraison d’énergie de base superflue et continueront de payer encore jusqu’en 2026 autour de 135 M$ annuellement pour garder fermée la centrale thermique de Bécancour en énergie de base.
Rappelons également qu’à la demande du ROEÉ, la Régie de l’énergie a récemment révisé sa décision qui autorisait l’entente de gré à gré entre Hydro-Québec et TransCanada pour l’opération jusqu’en 2036 de la centrale thermique de Bécancour en périodes de pointe puisqu’il s’agissait d’un nouvel approvisionnement souscrit sans processus d’appel d’offres préalable. Selon le ROEÉ, il est essentiel que l’exigence d‘un processus public d’appel d’offres prévue par l’Assemblée nationale soit respectée afin d’assurer la considération sur une base égalitaire de toutes les sources d’approvisionnement disponibles.
Hydro-Québec dispose de plusieurs alternatives à cette centrale polluante, dont des mesures de gestion de la demande, les appels au public par grand froid, les 500 MW disponibles en vertu d’un échange avec l’Ontario et la nouvelle technologie de stockage d’électricité à grande échelle. Selon le ROEÉ, les Québécois devraient se préoccuper davantage des conséquences de la planification d’Hydro-Québec sur les tarifs d’électricité. Non seulement les ratés à ce chapitre peuvent leur coûter très cher, mais en plus, risquent d’entraîner des impacts négatifs pour l’environnement.
Grâce aux interventions récentes du ROEÉ devant la Régie de l’énergie, des millions de dollars additionnels n’ont pas été gaspillés pour l’adaptation de la centrale de Bécancour à la production de puissance à la pointe et pour maintenir des livraisons inutiles jusqu’en 2036, soit 10 ans de plus qu’en vertu du contrat d’origine liant Hydro-Québec à TransCanada.
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Alain Saladzius
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