Victoire : Hydro-Québec fermera la porte à tout projet de production hydroélectrique dans son prochain appel d’offres
Cet appel d’offres permettra d’augmenter de 4 000 MW ou 10 % la production d’électricité en période de pointe hivernale et il proviendra d’énergie éolienne seulement. Toutes les autres filières comme les petites centrales hydroélectriques, la biomasse ou le solaire sont abandonnées pour l’instant.
Notre souhait exaucé
C’est ce qu’annonçait le 19 décembre le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon. Et c’est exactement ce que nous avions défendu trois jours plus tôt devant la Régie de l’énergie par le biais de notre partenaire, le Regroupement des organismes environnementaux en énergie (ROEÉ).
Le ministre Fitzgibbon a donc eu son épiphanie (c’est de saison…) et il a pris acte de ce que tous les expert.e.s répètent depuis plusieurs années : le potentiel éolien au Québec est immense et peu coûteux comparativement à l’hydroélectricité. C’est d’abord par ce biais qu’on pourra atteindre nos objectifs de carboneutralité pour 2050.
Mieux : le ministre a demandé à Hydro-Québec de coordonner l’implantation des prochains parcs éoliens dans des zones où il sera possible de les raccorder au réseau de transport d’Hydro-Québec plus rapidement et à des coûts raisonnables. C’est ce que nous recommandions dans notre mémoire déposé au BAPE lors de l’étude du projet La Romaine en… 2009!

En gros, Hydro-Québec devra cartographier le territoire et identifier les zones les plus propices à l’installation des éoliennes. Ce sera l’occasion pour nous d’exiger qu’on y intègre des critères environnementaux comme les surfaces à déboiser, la qualité de ces boisés, la biodiversité des lieux convoités, la longueur des chemins d’accès, la protection des paysages et la distance des résidences. Acceptabilité environnementale et sociale vont de pair : c’est ce que nous avons défendu devant la Régie de l’énergie et c’est ce que nous allons défendre en 2023.
Cette décision gouvernementale nous permet d’obtenir un sursis à court terme, mais nous n’avons pas gagné la bataille pour autant. Envers et contre l’avis de tous les expert.e.s, le premier ministre Legault est encore convaincu qu’il faudra construire des barrages pour répondre à la demande d’électricité. Et la sobriété énergétique n’est toujours pas encore sérieusement mise de l’avant.
Avec votre aide, nous allons tout faire pour lui faire entendre raison.