Le Québec devra augmenter sa capacité de production électrique de 65% d’ici 2050, soit l’équivalent de 17 complexes hydroélectriques similaires à celui de la Romaine, afin d’atteindre la carboneutralité, nous apprenait Le Devoir. Même si Hydro-Québec mise sur l’éolien et le solaire, elle exclut pas de réaliser de nouveaux barrages.
Inquiétante, cette ouverture à de nouveaux projets de barrages… Bien qu’aucun projet majeur ne soit en vue pour l’instant, les répercussions sont tout de même à redouter, surtout en ce qui concerne les projets de protection de nos cours d’eau. Il est impératif de tempérer l’engouement pour l’augmentation de la production d’hydroélectricité sans la prise en compte des impacts sur les milieux naturels.
« La solution pour respecter les engagements face aux changements climatiques ne passe assurément pas par l’aménagement de toutes les rivières et de tous les ruisseaux du Québec »
Alain Saladzius, président de Fondation Rivières
Un contrat d’exportation électrique risqué
Le contrat d’exportation des surplus d’électricité à la ville de New York apparaît également intéressant sur le plan environnemental s’il permet d’éliminer de la production à partir de charbon.
Mais cette production au charbon ne sera-t-elle déplacée ou simplement revendue ailleurs aux États-Unis? Quel sera le bénéfice économique final une fois le prix de vente connu, moins les ventes actuelles sur le marché court terme? En effet, il est peu probable que ce contrat apporte les 20 milliards de dollars escomptés au Québec, puisqu’on exporte déjà cette électricité sur le marché libre. De plus, le bas prix de l’hydroélectricité québécoise est grandement influencé par celle du barrage aux chutes Churchill, que l’on achète à 0,5 cent/kilowattheure de Terre-Neuve-et-Labrador.
Sera-t-il donc nécessaire de construire de nouveaux barrages coûteux au Québec bientôt? Méfions-nous du mirage de la construction de barrages hydroélectriques comme étant la solution aux changements climatiques, puisqu’elle n’est qu’une goutte d’eau parmi tant d’autres telles que l’énergie éolienne ou solaire. Toute nouvelle production a ses conséquences environnementales.
Crédit photo : Marcus Ganahl
À propos de l’auteure
André Bélanger
Viviane était de passage chez Fondation Rivières à titre de chargée de communication et mobilisation.